Votre enfant est myope ou vous pensez qu’il l’est ?
La myopie chez l’enfant est un sujet de santé publique, car elle est de plus en plus fréquente dans beaucoup de pays et impacte grandement le développement personnel et social.
Pour rappel, la myopie est un défaut visuel créant une vision trouble au loin. En fonction de leur correction, les myopes peuvent par contre avoir une bonne vision de près.
La myopie chez l’enfant
Tout d’abord, une grande majorité des enfants naissent hypermétropes, car leurs yeux n’ont pas encore fini leur développement. En effet, la longueur de l’œil va augmenter progressivement et les structures de l’œil vont s’adapter pour compenser cet allongement. Ce processus indispensable s’appelle l’emmétropisation. Pas étonnant, car « emmétrope » désigne un œil qui n’a pas de défaut visuel !
Lorsque ce processus ne s’établit pas correctement pendant l’enfance, des troubles visuels vont alors persister ou apparaitre. La myopie apparait donc souvent pendant la croissance de l’œil entre les 6 et 12 ans. Une myopie peut continuer d’évoluer jusqu’à 21 ans, voire même jusqu’à plus de 30 ans dans certains cas.
On estime que 30% à 40% de la population française est myope. Des études scientifiques supposent même que 50% de la population mondiale sera myope en 2050.
Par ailleurs, plus la myopie apparait tôt chez l’enfant, plus elle risque de se développer rapidement et pour longtemps. Il est alors primordial de diagnostiquer et corriger ce défaut visuel pour permettre à la vision de continuer à se développer correctement.
Pourquoi faut-il essayer de freiner une évolution de la myopie ?
L’impact de la myopie et de son évolution ne se résume pas seulement au fait de porter des lunettes ou des lentilles pour bien voir. Premièrement, une myopie qui augmente est souvent associée à un œil qui devient plus long et donc plus fragile. En effet, plus la myopie est forte plus l’œil est à risque de développer des pathologies oculaires tels que le glaucome, la cataracte précoce, le décollement ou déchirure de rétine, ou la dégénérescence chorio-rétinienne. Ces pathologies sont potentiellement cécitantes ou génératrices de basse vision.
De plus, l’impact sur le développement personnel, scolaire et intellectuel est rarement évoqué bien qu’il soit important. Un enfant dont la myopie a augmenté va voir flou en vision de loin et ce pendant plusieurs mois jusqu’à ce qu’il s’en rende compte, qu’il obtienne un rendez-vous chez l’ophtalmologiste et qu’il renouvelle ses lunettes ! Nous comprenons alors facilement que l’apprentissage à l’école ainsi que les relations sociales seront plus difficiles à cause de cette vision floue. Un retard sur l’apprentissage ainsi qu’un manque de confiance peut alors s’installer. Aussi, un enfant qui ne voit pas de loin, va inconsciemment passer plus de temps en vision de près et donc se renfermer sur lui-même.
Enfin, l’évolution myopique est inévitablement associée à un changement de correction optique plus fréquent (1 à 2 fois par an). Ce renouvellement affecte par conséquent l’économie malgré les remboursements des complémentaires santé.